Passer d’une poubelle de rue peu attrayante, qui déborde, à un objet intelligent, accueillant, toujours vidé à temps, esthétique et parfaitement intégré à son environnement.
Nous voulons tous un espace public propre. Cela n’a toutefois rien d’évident pour les villes et communes. Prenons par exemple les poubelles dans les rues et sur les places. Il y en a trop peu, ou bien elles se trouvent au mauvais endroit. Elles sont trop laides. Elles sont trop remplies et incitent aux dépôts clandestins, etc. Pour en finir avec ces « trop ceci, trop cela », les intercommunales de déchets et les villes et communes se sont unies afin de mener une réflexion sur ce qui constituerait une poubelle idéale.
Neuf critères ont été choisis : la poubelle idéale est modulable, clairement visible sans jurer avec l’environnement, elle est écologique, efficace et ergonomique, elle est facile à nettoyer, elle permet de trier les déchets et dispose aussi d’un TCO (Total Cost of Ownership ou coût total de possession) réaliste.
Bien qu’il existe de nombreux types de poubelles sur le marché, aucune ne réunit ces neuf critères. C’était donc l’occasion idéale de passer par un processus de cocréation plutôt que par un appel d’offres ordinaire.
La cocréation implique évidemment une tout autre approche, confirme Laurent Hoornaert, directeur du secrétariat du ministre et bourgmestre titulaire de Courtrai, Vincent Van Quickenborne : « Un tel processus de cocréation nécessite une certaine force de conviction, car tout le monde n’en perçoit pas tout de suite les avantages. Lors d’un appel d’offres, les attentes sont décrites de façon très spécifique. Dans le cas de la cocréation, on se lance ensemble dans une réflexion, et il faut un certain temps avant de voir des résultats concrets. Pour de nombreuses personnes, c’est encore et toujours le résultat qui compte, et pas le chemin qui y conduit. Maintenant que les résultats deviennent visibles, tout le monde comprend que la cocréation était effectivement la bonne approche. »
Le retour sur investissement est aussi un plus non négligeable. Une poubelle standard pourrait sembler intéressante financièrement, mais elle cache toute une chaîne logistique nécessaire pour la vider par exemple. Une poubelle intelligente est plus onéreuse à l’achat, mais à terme, cette différence est vite rentabilisée, explique Vanessa Dehullu, DVC Consult : « L’intelligence réside surtout dans la technologie liée au capteur. Dans la version la plus simple, celui-ci permet de mesurer le degré de remplissage de la poubelle, ce qui évite les tournées d’enlèvement inutiles ou, au contraire, trop tardives. Par cette seule optimisation, le supplément de prix est amorti au bout d'environ trois ans. À cela, il faut ajouter des fonctionnalités supplémentaires comme la collecte de données sur les particules fines, les nuisances sonores ou l’affluence. Celles-ci peuvent aussi faire une différence importante, tant sur le fond que financièrement. »
Laurent Hoornaert, Courtrai
La collecte de données est de plus en plus importante pour pouvoir s’assurer que l’espace public reste sûr et attrayant. Toutefois, ce n’est pas seulement là que réside l’intelligence du nouveau concept, confie Laurent Hoornaert : « La collaboration a engendré un résultat très tangible que nous n’aurions pas pu atteindre par la voie ordinaire : un concept qui n’est non seulement beau mais également prêt pour l’avenir. Le concept peut être adapté de manière à pouvoir remplir plusieurs fonctions. Il peut ainsi évoluer intelligemment. Surtout, le concept incite aussi à utiliser la poubelle, une forme de nudging en quelque sorte. C’est un concept ludique qui fait un peu penser à un gentil robot. Cela peut inciter aimablement les enfants à déposer les déchets au bon endroit plutôt que de les jeter sur la voie publique. »
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